Le cancer colorectal est le 3ème cancer le plus fréquent en France  avec 45000 nouveaux cas par an dont 15000 cancers du rectum.

Les principaux facteurs de risque sont la consommation d'alcool, le surpoids et l'obésité, le tabagisme, l'alimentation pauvre en fibres avec consommation excessive de viande rouge ou viande transformée, la sédentarité et l'inactivité physique.

Les antécédents familiaux ou personnels de cancers colorectaux peuvent aussi être un facteur de risque.

L'âge moyen de diagnostic est de 65 ans avec un changement récent de l'épidémiologie et une augmentation du nombre de patients diagnostiqués avant 50 ans.

Il est important de se faire dépister le plus tôt possible afin d'augmenter les chances de guérison.

C'est pourquoi, un programme de dépistage est proposé en France à toutes les personnes âgées de 50 à 74 ans par recherche de sang dans les selles. Néanmoins, malgré les campagnes de prévention, le taux de participation dans la population générale reste faible et n'excède pas les 35 %.

 

Dépistage gratuit du cancer colorectal 

Cancer du Rectum

Le Bilan 

En cas de test de dépistage positif et/ou devant l'apparition de symptômes (anémie, troubles du transit récents, amaigrissement inexpliqué, saignement dans les selles...) votre médecin traitant vous dirigera vers un gastro-entérologue qui réalisera un bilan pré-thérapeutique complet avec : 

  • Une coloscopie complète avec biopsie nécessaire à la confirmation du diagnostic;
  • Un scanner thoraco-abdominopelvien (pour éliminer d'autre(s) localisation(s));
  • Une IRM du rectum (visualisation précise de la partie malade)  

Plus le diagnostic est précoce, plus votre chirurgien pourra vous proposer une stratégie thérapeutique adaptée et la moins invasive possible.

La prise en charge

Pour les lésions superficielles ou petites tumeurs , une résection endoscopique ou tumorectomie trans-anale est proposée.

Selon les recommandations françaises, la prise en charge standard pour les tumeurs plus volumineuses du :

  • Haut rectum (situées entre 10-15 cm de l'anus) : Ablation partielle du rectum
  • Bas (situées entre 0-5 cm de l'anus) et moyen rectum (situées entre 5 et 10 cm de l'anus) : Ablation totale du rectum avec mise en place d'une stomie temporaire (poche ou anus artificiel) pendant 2 à 3 mois. Une seconde intervention est nécessaire pour fermer cette poche.

Cette chirurgie peut-être associée à un traitement de chimiothérapie et/ou radiochimiothérapie afin de limiter les risques de récidive locale. 

Elle peut aussi conduire à des séquelles fonctionnelles digestives plus ou moins importantes : une fragmentation des selles , des urgences défécatoires et une incontinence anale. Ces séquelles peuvent s'améliorer avec le temps mais des protocoles de réhabilitation digestive post chirurgie peuvent être proposés afin d'accélérer la récupération.

 

Grâce à une équipe hyperspécialisée, selon le stade de la tumeur, vos antécédents personnels et en accord avec les données récentes de la littérature , il est possible de vous proposer une prise en charge spécialisée et adaptée à votre personne/votre maladie : c'est la stratégie dite personnalisée.

Aujourd'hui grâce à notre expérience et à cette personnalisation du traitement :

  • La mise en place d'une stomie pour certaines chirurgies n'est plus systématique mais est évaluée en fonction des facteurs de risque du patient.
  • L'ablation du rectum peut être évitée en cas de réponse presque complète ou complète après traitement médical (chimiothérapie et/ou radiochimiothérapie).

Une équipe spécialisée dans le cancer du rectum doit pouvoir proposer aux patients l'ensemble des stratégies de prise en charge, de la préservation du rectum aux chirurgies de résection de plusieurs organes en cas de cancers volumineux, en utilisant l'ensemble des voies d'abord disponibles (ouverte, coelioscopique, robotique, trans-anale), afin de proposer une chirurgie la moins invasive possible, tout en limitant les séquelles fonctionnelles et en augmentant la qualité de vie des patients.

Tout ceci doit être discuté avec le patient lors des différentes consultations en expliquant les risques et contraintes de chaque prise en charge.